Benchmark AHB2

[Audio-Philo-Dodo]

Si il n’y avait qu’une forme de transparence regroupant tout ce qui fait la restitution musicale perceptible par l’oreille, ça se saurait, chaque solution fait des compromis quelque part, et chaque couple ampli / enceinte représente une solution alternative. Les AHB2 ne font pas plus exception que le A56 j’en suis certain sans même l’avoir écouté, aucune perfection n’existe, et l’on choisit au final ce qui nous plait / touche le plus, selon les attentes de chacun et bonne association matérielle.

Par contre une chose est sûre pour moi, en une heure on a juste le temps de se rendre compte que l’écart est si grand avec une autre solution connue qu’on tranche dans le vif sur une habitude d’écoute, une association. On peut ne pas aimer ce qu’on a entendu c’est légitime, d’autant que rien ne dit que l’équilibre du système fut au rendez vous, mais il n’est pas possible d’avoir bien mis en oeuvre et cerné les qualités du matériel en question. Cela n’en fait en rien le meilleur ampli du monde pour autant, c’est une proposition sonore parmi d’autres, avec un équilibre qui ne sera pas toujours satisfaisant.

Les AHB2 sont pour moi des amplis résolutifs, variés et sans distorsion dans leur rendu, avec une belle plage dynamique, sans être démonstratifs. Ils sont propres et variés . Parfois ils sont trop dégraissés dans les associations, ils peuvent même manquer de vie, de modulation de la musique n’ayant pas des alims qui « poussent », mais ils sont capable de passer de l’émotion dans une bonne mise en oeuvre, bien plus que beaucoup d’amplis moins variés, plus systématiques, ils ont beaucoup de résolution sans être faussement analytiques. Mais comme beaucoup d’amplis cherchant la pleine maitrise il leur manque un peu de faculté à « moduler » la musique, la rendre totalement crédible , vivante et modulée autant que propre et résolue. Et ça c’est très variable comme ressenti d’une mise en oeuvre à une autre, d’une enceinte à une autre. Je les ai même entendu franchement pas bons, désagréables, autant qu’entendus bons, y compris sur l’émotion.

Alors les conclusions définitives, ne peuvent engager que ceux qui les font je pense, et on leur trouvera toujours une configuration, une mise en oeuvre où le résultat global leur fera oublier l’insertion malheureuse d’un ampli dans un système qu’on a équilibré avec un autre ampli différent.

Par contre tout cela ne peut que donner envie d’essayer ce A56 pour cerner ses atouts et limites Pour le moment l’on entend parler que des atouts, personnellement j’aime bien cerner les limites aussi, il y en a forcément

Bonjour à tous,
Je reprends ci-dessus une intervention Nicoben dans le fil de l'installation de Poprock qui a très bien cerné et décrit ce que l'on peut attendre du AHB2 ou pourquoi on peut en être frustré.
D'autres forumeurs n'ont en effet effet pas apprécié la proposition du AHB2, lui préférant la volupté de la Classe A. C'est un exemple et les goûts ne se discutent pas.

Et Nicoben poursuit à propos des différences avec d'autres modèles en classe A (Ypsilon et le récent Audioanalyse A56) :
"cela ne se discute pas, n’oublies pas que j’ai deux Ypsilon Aelius à la maison  Angel 60 watts de Mosfet Classe A… suivis si besoin jusqu’à 200W en classe AB. Je les adore, ils laissent couler la musique, liquide et modulée sans chercher une maîtrise parfaite qui limite un peu cette capacité à moduler, mais ils font des compromis face à ce qui sort d’un simple AHB2 c’est aussi factuel, ils donnent mieux une part de la musique, moins fidèlement une autre partie. Le choix est propre à chacun selon ce que l’on recherche. Tous sont colorés à leur façon, mais pas de la même façon.

J’ai passé des heures à enchaîner de la musique avec le AHB2 quand l’association était à mon goût, et ce n’était pas la volupté de mes Aelius qui m’y conduisaient bien sûr, mais la richesse mise en valeur des enregistrements par cette amplification bien menée, avec autant de plaisir à la clé, mais pas le même plaisir. Le truc c’est que souvent l’on s’attend à une sorte de plaisir quand même, sans aller jusqu’à pouvoir en apprécier un autre différent."

Pour ma part, après avoir vécu une dizaine d'années avec des classe A Accuphase intégré, puis couple C2820 + A70 et un DG58 n'ont je n'ai jamais obtenu un rendu satisfaisant, j'ai découvert entre autres le AHB2 qui m'a ravi notamment pour la tenue du bas, la précision, et ampleur de la scène, la qualité des timbres, les détails, le silence... et accessoirement le gabarit et les multiples possibilités d'utilisation.
Me fiant à ce que je lisais sur le fil, j'en ai pris un 2ème mais j'ai ressenti une petite déception : c'était plus ample, plus puissant mais plus vif, moins liant / cohérent.

Et j'ai recueilli le témoignage ci-dessous d'un audiophile qui a testé en profondeur les Benchmark en mono ou stéréo pour finalement leur préférer un intégré Goldmund dernière génération.
Il me semblait donc intéressant de vous partager une autre illustration de la diversité des goûts, des bonnes ou moins bonnes associations et mises en œuvre.

"J'ai pris le temps de tester les AHB2 en mono, mais aussi en stéréo et ils se comportent assez différemment chez moi.
En mono, la résolution est excellente, mais souvent au détriment du liant. Les amplis décortiquent beaucoup et détourent les sources sonores, mais pour autant, les instruments et les voix ne semblent pas souvent jouer ensemble.
Il-y-a une perte notable de cohérence du message sonore. La restitution manque un peu de matière dans le bas-médium et ne donne pas le change au haut du spectre, qui lui, pétille.
C'est un rendu tout en tension, en maîtrise, mais rarement en fluidité. L'intension musicale retranscrite s'en trouve atténuée et difficile à percevoir alors qu'elle devrait venir nous chercher.
En stéréo, la restitution est plus cohérente et fluide, mais la puissance est malheureusement trop juste pour mes enceintes au rendement bas (87dB) et le niveau de sortie de mon convertisseur ne me permet pas d'exploiter un seul AHB2 dans mon système.
Au final, les Benchmark ont de nombreuses qualités mais aussi des faiblesses.
Par rapport aux amplificateurs que je souhaite remplacer chez moi, les Benchmark font certaines choses un peu mieux (attaques de notes, maîtrise, énergie) et d'autres moins bien (intention musicale, fluidité, cohérence, émotion)."

Pour conclure, chez moi sur des enceintes Joseph Audio Perspectives 2 graphene qui offrent pourtant un faible rendement de 84 db, il me semblait évident que 2 bridgés mono feraient mieux qu'un seul en stéréo. Et pourtant je le préfère en stéréo et réglé sur la plus faible sensibilité (moins de gain).
La description ci-dessus se rapproche probablement le plus de ce que j'ai ressenti dans les différences entre une utilisation stéréo ou mono mais je ne me sens pas frustré en stéréo dans une pièce de 40 m² ; écoute dans un triangle de ~2,80 M.