RENCONTRES chez JALUCINE

[Nicoben]

Orléans fut de nouveau hier le théâtre d’exactions, sept délinquants, à coup de bulles, vin, charcuterie, crudités, fromage et même en coup de grâce une attaque surprise d’amandine poire arrosée d’un café. Le plat de résistance, qui en offre peu vu son rendement, fut consommé avant l’entrée et après le dessert, exclusivement constitué pour cette fois des Jalucine 1 max, qui n’ont de nouveau jamais si bien porté leurs nom.



Le moment fut sympathique comme toujours, avec en partant des sensations variées, qui font se poser plein de questions sur ce que l’on peut attendre d’un système hifi chez soi, de ce que le marché des enceintes du commerce a à proposer aussi….
Nous avons tous choisi de rester sur l’écoute des pavillons, je pense une sorte d’attraction, envie de voir jusqu’où elles vont, où elles vont moins, jusqu’où nous même nous pouvons aller, sans à aucun moment arriver à imaginer les voir en place dans un de nos intérieurs, ces enceintes hors normes dans leurs murs apparaissant comme quelque chose de personnel, de viscéral, d’inaccessible, de fruit d’un cheminement d’une vie que l’on ne s’imagine pas entreprendre sans avoir eu ce cheminement historique.

L’écoute m’est apparue plus aboutie qu’à mon dernier passage, principalement de par la sensation d’un haut medium mieux intégré, plus musical, ayant gagné à la fois en douceur et clarté, aération. Ce n’est pas une mince affaire d’arriver à ce résultat avec l’hyper sensibilité des éléments en présence. Les points forts sont toujours là et les apprécier est plus facile aujourd’hui avec ce haut medium mieux intégré, plus « civilisé » j’oserais dire: la dynamique et lisibilité hors norme, n’existant sur rien de ce que j’ai côtoyé, tout comme la faculté à jouer de façon explosive et pourtant confortable des pistes modernes de musique électronique, tout en passant avec respect de la musique et expressivité à volume modéré des pistes acoustiques, des voix haute perchées sans vriller, ce qui restait jusqu’il y a peu une des limites en particulier dans le haut medium.

Autre grande faculté qui est issue du passage en 4 voies du système qui plus est à compression, l’analyse fine de chaque registre, chaque instrument dans toute sa vie, dynamique, lisibilité. Cela n’existe tout simplement pas selon moi dans toutes les deux et même trois voies que j’ai entendu à ce jour, y compris dans aucune deux ou trois voies compression / 38 que l’on trouve un peu partout dans le monde du haut rendement. Dans une restitution différente, avec des plus et des moins, je ne retrouve cela qu’avec mes Vivid G1 elles aussi en 4 voies, voir plutôt avec l’adjonction des deux caissons en 46 sous dsp donc 5 voies pour se rapprocher un peu du coté explosif dans le bas du spectre apporté par le grave pavillonné.  Les G1 s’imposent alors avec la pièce traitée en terme d’image sonore et pleine cohérence, quand les J1max s’imposent en terme de dynamique, vie, immédiateté. Deux modes de diffusion sonores très différents, tout comme deux modes de filtrage passifs opposés et besoins en amplification différents. Les Vivid sont un peu plus bridées par leur filtrage complexe et bas rendement. 80kg avec une conception annulant les vibrations d’un coté, plus de 1300kg d’inertie de l’autre… l’exercice de comparaison reste assez vain au fond.

Mais quoi qu’on en pense, rien ne peut approcher la dynamique des compressions et pavillons c’est factuel, le rapprochement au réel est maximal sur ces aspects, qui ne peuvent rester qu’à distance sur un système traditionnel, et ces qualités n’ont jamais été à la fois aussi nettes et si civilisées sur ce système hors normes et règles de bienséance audio théoriques basiques.
Si je devais cerner les limites subjectives actuelles du système, à mes oreilles, je dirais que chaque mode de diffusion sonore, dome, hp électrodynamiques ou compression / pavillon pièce incluse bien entendu sont soumis à compromis, rien n’est parfait en terme de directivité même si le système compression / pavillon permet de s’affranchir de limites importantes y compris au niveau acoustique. L’image sonore est un peu haute mais ce n’est pas très gênant, certains enregistrements peuvent paraître encore un peu moins cohérents que dans des écoutes sans pavillons.
Une des forces du système est sa simplicité et cohérence amont enceintes avec les tout en un Devialet, la musique transmise en wifi, l’absence de cables de modulation ou numériques… c’est factuel et sensible sur un rendement d’enceinte si élevé, le mariage est bon et je sais que c’est facile de faire moins cohérent sur ces enceintes. Je pense que cette qualité fixe quand même sa propre limite du coup, limite de richesse tonale des puces dac embarquées et amplification avec la sensation qu’il manque un peu de matière, richesse par rapport à mes nouvelles habitudes d’écoute du dac MSB + digital Director, de ce que l’on peut sortir d’intensité dramatique et legato d’une voix par le couple MSB / Enleum Amp23R, par exemple. Mais arriverait on a garder la même cohérence d’ensemble que le Devialet sur ce système conçu avec, rien n’est moins sûr.
Bien sûr, rançon d’un système pointu, les non qualités ou particularités des enregistrements ressortent avec dynamique, mais le système n’est pas une lame de rasoir non plus, comme souvent simplement il rendra avec zèle la sécheresse d’une prise de son inconsistante, trop décharnée, sans effet loudness pour rattraper cela. Et pourtant il poussera fort dans le grave si la piste en est garnie.

Bref, merci pour cette rencontre pleine d’intérêt, sympathique mais aussi qui fait se réinterroger sur son propre système et ses qualités autant que ses limites.