Distorsion

[Looping2040]

Question aux connaisseurs...
Pourquoi le THD diffère autant d'un ampli à l'autre ?
Je veux dire par là, normalement on pourrais croire que plus le THD est faible, est mieux c'est...sauf que certains modèles très haut de gamme présente des THD plus élevés que d'autres modèles moins cher ou plus anciens.
Le THD serait-il une question de goût plus qu'une ''performance'' technique ?

[Jacques92]

Bonsoir Looping,
La THD est le résultat d'un choix de conception. Une valeur faible vient le plus souvent associé à d'autres caractéristiques que l'on ne veut pas forcément. Par exemple cette faible valeur va souvent avec une impédance de sortie faible (ou un facteur d'amortissement élevé), une stabilité moindre, ou une compensation en fréquence forte qui peut dénaturer le son. Au contraire, une distorsion plus forte (mais suffisamment faible) va apporter une meilleure stabilité de l'ampli, un impédance de sortie plus élevée qu'une paire d'enceintes va peut-être préférer.
Le concepteur a donc le choix de privilégier telle ou telle caractéristique, la distorsion étant un paramètre parmi d'autres.
De plus la mesure de THD ne dit pas tout sur les caractéristiques de la distorsion harmonique :
- Est-elle corrélée au signal ?
- Est-elle stable ?
- comment est son spectre fréquentiel ?
- ce spectre est-il constant ?
- etc.

[floyer]

Cela dépend de la conception des amplis. Dans l'idéal, un ampli est purement linéaire : si on envoie un sinus à n'importe quel fréquence, il en sort un à la même fréquence.

La distorsion fera ajouter des harmoniques supplémentaires. A l'extrême, si l'ampli sature, le sinus sera écrêté et générera beaucoup d'harmoniques.

Après, un ampli purement linéaire (THD=0) peut colorer le son : OK chaque sinus en entrée en générera un autre en sortie, mais avec un gain ou un déphasage différent. Ainsi, le THD ne mesure pas toutes les caractéristiques d'un amplis.

[Gilles 34]

Bonsoir,

Dans les années hifi 70 et 80, la course à la THD la plus basse des constructeurs japonais a fini par démontrer son inefficacité car en dessous d'un certain niveau bien plus élevé que celle de ces ampli on ne la perçoit pas ou on ne la ressent pas de façon gênante. Je crois que cette chasse était effectuée avec de nombreuses boucles de contre-réaction qui tuaient la musicalité.

[Looping2040]

Ah je savais bien qu'il y avait un loup ?
Il s'agit donc bien d'une sorte ''d'équilibre '' des différentes caractéristiques d'un ampli plutôt que d'une course à l'ampli le plus linéaire qu'il soit.
Existe-t-il une ''règle'' quant à cette thd et notre confort auditif? Même si j'imagine que c'est propre à chacun de nous ?

[mélaudiophile]

(03-03-2022, 07:15 AM)Looping2040 a écrit : Ah je savais bien qu'il y avait un loup ?
Il s'agit donc bien d'une sorte ''d'équilibre '' des différentes caractéristiques d'un ampli plutôt que d'une course à l'ampli le plus linéaire qu'il soit.
Existe-t-il une ''règle'' quant à cette thd et notre confort auditif? Même si j'imagine que c'est propre à chacun de nous ?

Ce que dit Gilles 34 correspond à ce que je sais aussi, ce problème concerne les années 70. J'espère qu'il est derrière nous et qu'aucun constructeur n'est dans cette course (à la distorsion la plus basse) depuis ce temps. D'ailleurs on peut oublier les chiffres, la quasi totalité des appareils a des spécifications suffisantes en ce qui concerne la distorsion, ou alors il est en panne.

Par contre il ne faut pas mettre dans le même sac la linéarité, qui n'est que le minimum à demander d'un appareil qui reproduit de la musique.

[Jacques92]

En psychoacoustique, il est admis que la limite audible de la distorsion harmonique est 0.1% sur l'ensemble de la bande audio à toute puissance.
Les constructeur indiquent généralement la distorsion à 1W sur sinus 1KHz. Il ne disent pas souvent ce qu'il en est à la puissance max ou aux limites de fréquence de la bande audio (20Hz et 20KHz).
En classe A la distorsion a tendance a augmenter considérablement avec la puissance
En classe B et AB, la distorsion a tendance à augmenter considérablement à très faible puissance si le courant de repos est faible.