Suite et fin de l’aventure , que je replace aussi dans le post initial en première page 
Les Maen-Bihan sont parties il y a un mois, après quelques écoutes complémentaires avec le petit Enleum, et bien sûr une petite écoute partagée avec François-Paul avant leur départ.
Je dirais juste qu’on obtient un bel équilibre avec le Enleum, une écoute plus dynamique que les autres amplifications, tout en gardant une finesse, richesse, dimension à l’écoute rapprochant de la mono triode, avec juste ce qu’il faut de chaleur, densité pour ne pas verser dans un coté transistor un peu trop marqué et donner un peu plus de corps au LB8 à excitation qui n’aimera pas des électroniques clairettes. Le côté maîtrisé et dynamique du Enleum fait un poil plus ressortir le coté un peu rond des modules Atohm dans le grave mais sans que la cohérence d’ensemble n’en pâtisse pour autant. La première limite dans mon espace reste la présence dans l’extreme grave du panneau plan, subjectivement le LB8 à excitation peut être assez immédiat , dégraissé dans sa restitution pour qu’on lui trouve un petit manque de densité, charpente, mais c’est surtout un choix d’écoute associé au panneau plan et Fertin à excitation, avec un peu d’ajustement possible au passage sur la tension d’excitation.
Trouvant avec le papa des DeHaven qu’il eut été dommage de ne pas aller au bout de la démarche de découverte, finalement les Kerloas ont pris la place des Maen-Bihan lors de leur départ, afin de (re)découvrir ces enceintes dans mes conditions. On passe à deux 46 dans le grave en charge ripole, le LB12 à excitation en large bande jusqu’à une coupure en 6db à 5000hz qui laisse s’exprimer le AMT Heil au dessus. Il n’y a pas d’écart de « gamme » entre les Maen Bihan full excitation et les Kerloas ainsi équipées, vu d’un coté le prix élevé des 38 à excitation, et de l’autre le sourcout d’ébénisterie, donc c’est un choix de deux concepts différents selon ce que l’on va privilégier, selon la pièce aussi. Une écoute qui s’annonce dans la continuité tout en étant assez différente !
![[Image: te5y.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/38/te5y.jpeg)
Les Kerloas sont plus lourdes, les deux 46 superposés en ripole ont demandé une conception plus inerte et rigide encore que les deux autres modèles pour donner toute la lisibilité, netteté voulue sur tous les registres. En témoignent les renforts et doubles épaisseurs de boiserie visant à la fois l’intégration esthétique et l’inertie.
![[Image: satv.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/44/satv.jpeg)
![[Image: 2jwo.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/44/2jwo.jpeg)
![[Image: d0hy.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/44/d0hy.jpeg)
![[Image: xnrm.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/44/xnrm.jpeg)
L’on retrouve les alim pour l’électro-aimant des LB12 Fertin à excitation, qui me semblent être du bel ouvrage, en tout cas à l’écoute je ne saurais mesurer un impact négatif dans leur rôle.
Ces Kerloas sont le proto de travail de François Paul depuis longtemps, lui permettant actuellement de peaufiner la version « commerciale » définitive côté usinages du bois, qui masquera mieux les cablages et composants, module de grave Atohm inclus.
En première écoute au départ (souvent la première n’est pas si loin de la dernière), j’ai la sensation que c’est la DeHaven la plus cohérente dans mes murs en terme de bande passante et continuité / fusion entre les registres, adaptation à la pièce. Le grave est différent des deux autres, un peu moins articulé , moins riche tonalement que la Maen Bihan X2, même si il est propre , mais non éteint dans le bas grave ce qui reste la première limitation des deux autres (dans mon espace n’offrant pas de room gain sous 70hz), et pas de sensation de différences de restitution selon les notes jouées par rapport au panneau plan dans le grave. Cela donne aussi la sensation subjective que le bas medium /haut grave est moins dégraissé, plus charnu que la Maen Bihan.
Coté image sonore le 30 donne plus « grand », remplit plus l’espace, ça passe bien mais c’est peut être un peu « trop » là où le LB8 est un peu plus crédible sur les dimensions des instruments, interpretes. C’est assez subjectif cela dit, j’y reviendrai, c’est la première impression lors de la bascule d’une enceinte à l’autre. Le Heil participe directement à donner à l’enceinte une écoute plus live, plus énergique dans le haut du spectre, on peut aussi apprécier le coté un peu plus feutré du ruban des deux autres j’imagine selon la pièce où les goûts, le Heil est plus pointu même si il reste sans projection, il pardonnera moins les défauts des électroniques utilisées certainement. L’intégration du haut medium me semble très bien.
Ce qui m’a le plus perturbé au départ, c’est la qualité de timbre dans le medium qui me semblait un cran plus simplifiée , moins riche que la Maen Bihan X2 malgré la bonne cohérence de la Kerloas sur toute la bande passante. A priori la self et le condo utilisés sur le filtrage sont plus bas en gamme, petite influence certainement, mais le LB8 à excitation me semble meilleur dans sa richesse tonale, précision, mais je n’ai pas l’analyseur de spectre greffé aux oreilles et le fait de passer au Heil dans le haut du spectre qui est plus expressif que les petits rubans des autres modèles est aussi perturbateur, simplement l’ensemble me semble moins raffiné que la Maen Bihan dans le medium au départ, sur le Enleum qui fouille assez bien les timbre.
Le passage d’une enceinte à l’autre est toujours compliqué car la comparaison passe devant la perception du tout, et le cerveau est cablé sur la restitution précédente. Mais cela reste révélateur de certaines qualités ou limites, tout comme l’écoute plus longue va permettre au cerveau d’oublier la restitution précédente pour mieux apprécier l’objet en présence.
![[Image: t8vj.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/44/t8vj.jpeg)
Aujourd’hui après un mois d’écoutes clairsemées j’ai les Kerloas dans l’oreille et me suis habitué à leur restitution, tout comme ma moitié qui, pour mon plus grand plaisir, a enfin investi la pièce dédiée pour venir y écouter de la musique en mon absence . Et les Kerloas elle les aime bien, ce qui en soi en dit déjà long, même si le Enleum Amp23R n’est pas innocent dans l’affaire…
J’ai effectué la majorité des écoutes avec le Enleum Amp23R, pour moi le plus adapté, musical et performant à la fois pour mettre en valeur ces enceintes, suivi par le Graaf GM20 dans la même veine sonore Triode mais un peu moins transparent, varié et vivant. Pas convaincu par les Aelius en comparaison, trop puissants, moins variés dans cette association, et n’apportant pas d’intérêt à l’image sonore en terme d’ampleur, profondeur, le LB12 étant déjà « grand » dans sa restitution, bref le LB8 leur allait un peu mieux, même si sur le fond les Aelius se comportaient mieux sur les Matter, ou plus généralement sur mes Vivid ou Leedh.
![[Image: te5y.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/38/te5y.jpeg)
Avec la Kerloas (X) , ce que l’on perd en variété tonale, résolution dans le bas du spectre face aux Maen Bihan X2, on le gagne en cohérence d’ensemble, ampleur, plausibilité, présence. Le suivi musical dans le bas du spectre en est plus complet dans mes conditions et sert toute la restitution, avec cohérence dimensionnelle de par le rendu plus grand des LB12 qui subjectivement colle finalement assez bien à ce que l’on peut attendre dans ma pièce sur beaucoup de musiques live en particulier. Et le Heil pousse de son coté en ampleur et résolution, piqué en complétant de façon plus naturelle, plus vivante et variée l’ensemble de l’enceinte, donnant des ambiances sonores très différentes d’un enregistrement à l’autre. C’est aussi le fait de rester sur des amplis de 20 watts proche du Single End , tout en étant des amplis dynamiques, vivants, qui participe à cette pleine cohérence d’ensemble. Un ampli un peu moins riche tonalement , un peu plus dense et je regrette certaines qualités du LB8 au peu plus vif. Mais je me méfie aussi, le rôle du Heil ne doit pas être anodin non plus, il en donne plus, et il en demande plus aussi, moins chaleureux que le ruban des Matter par exemple avec son cablage et filtrage donnant une forme de richesse supérieure, un peu moins neutre et dynamique mais un peu plus charnel, habité, des choix différents tout comme le fait de laisser plus ou moins le ruban descendre dans le haut medium.
J’ai l’impression que les voix données par le LB12 sont plus naturelles dans leur équilibre haut/bas medium que le LB8, un peu plus émotionnellement impliquantes, même si il y a un petit recul en variété des couleurs tonales sur tous les registres par le filtrage et le fait de quitter le LB8. Le gain conséquent en résolution / dynamique apporté par le Heil et la présence troublante du LB12, tout comme l’assise propre mais restant ample et profonde, percutante des 46 en ripole font que l’équilibre du tout est ici le meilleur des trois enceintes, et permet de passer le plus de musiques sans frustration, tout en restant surpris des qualités révélées sur chaque piste inconnue. L’image sonore que je trouvais un peu grande au départ est en fait parfaitement adaptée, remplissant au mieux l’espace sans en faire trop. En ayant écarté un peu plus les deux enceintes par rapport aux Maen Bihan le panorama sonore est appréciable, et l’incarnation dans l’espace des voix et instruments en largeur est milimétré. Le Ripole donne cette sensation de moins dépendre de la pièce que le grave en panneau plan, de devenir un peu plus directif, organisé dans l’espace même si il perd un peu en résolution face au 38 à excitation en panneau plan.
![[Image: 5uwx.png]](https://zupimages.net/up/25/44/5uwx.png)
Sur Heartplay, très belle articulation de la guitare, densité et nuances de la double basse, les deux instruments sont parfaitement positionnés et habités, le Heil donne la sensation d’espace, réverbération de pièce où la prise de son est effectuée autour de la double basse , jusqu’à la sensation de point source émissif dans les notes basses ce qui n’est pas si commun et pour moi une force du Ripole, même à bas volume. Pour autant absolument aucune vibration ne vient affecter le sol, l’inertie de l’enceinte se suffit à elle même, découplée du sol par des patins souples, sur ce point on est à l’opposé total des difficultés rencontrées avec les blocs d’alu Magico par exemple dont il faut gérer la diffusion vibratoire dans le sol, les parois de pièce mansardée.
![[Image: 1urh.png]](https://zupimages.net/up/25/44/1urh.png)
Quel plaisir de se faire un live de ce niveau, Simon et Garfunkel au Lincoln Center en 1967. L’image sonore est ample et crédible, les voix naturelles, lisibles, crédibles, tout est là. Qu’est ce qu’on a chié dans les années 80 ensuite pour faire des tonnes d’enregistrements dégueulasses, braillards, quand on avait des prises de son si naturelles dans les années 60/70….
![[Image: w1pl.png]](https://zupimages.net/up/25/44/w1pl.png)
Ce n’est pas Nancy Sinatra qui dira le contraire, on entre dans toutes les subtilités énergiques de ses enregistrements studio typiques de ces années, séparant les instruments et voix avec plus ou moins de réussite mais ici une belle mise en valeur de toutes ces particularités historiques, un juste milieu entre précision et ampleur énergique.
![[Image: raws.png]](https://zupimages.net/up/25/44/raws.png)
And I love her par Brad Mehldau Trio prend une dimension poignante sur le couple Kerloas / Enleum, la vie et richesse du petit Amp23R donnent un relief naturel qui ne peut pas laisser indifférent sur ces enceintes, alors que l’on est déjà moins emporté en repassant sur le Graaf. Le HP à excitation est vif mais sans projection, il faut quand même que l’ampli donne le swing pour compléter la rapidité du concept coté enceintes, quand cette synergie est là le plaisir est grand.
![[Image: fg0j.png]](https://zupimages.net/up/25/35/fg0j.png)
La prise de son pleine de vie et densité de Martirio fait mouche plus facilement même si là encore toute la richesse apportée par le Amp23R permet de révéler les facultés d’expression des Kerloas de la plus musicale façon, soignant autant l’articulation que le grain de voix, avec un relief naturel évident.
![[Image: s3gm.png]](https://zupimages.net/up/25/44/s3gm.png)
De nouveau un grand plaisir d’obtenir un piano et violoncelle intégrés dans une acoustique de lieu bien perceptible, un juste équilibre entre précision, articulation des instruments et vision du tout musical.
![[Image: q7gp.png]](https://zupimages.net/up/25/44/q7gp.png)
Parfois ce n’est pas une sinécure non plus, ces enceintes donnent une belle vision de la dynamique micro et macro des pistes, exacerbé par l’ampleur du LB12 et les capacités de l’AMT, du coup Jena Lee sur « J’aimerais Tellement » en fait les frais. L’on ne se fait pas agresser mais l’on perçoit très bien l’absence totale de dynamique de la musique, compressée, et l’absence totale de subtilité dans sa voix, si loin d’artistes qui ont un organe à faire vibrer, des trémolos à passer, et des prises de son qui cherchent à transmettre la modulation dynamique dont sont capables les instruments.
Il n’en sera pas autrement sur le pop rock braillard des années 80, dont les prises de son montantes, sèches, ne bénéficieront pas d’un effet loudness pour les sauver même avec les 46, sauf à se lever pour pousser artificiellement le grave sur les modules Atohm, ou via application d’une courbe de correction physiologique dans Roon, et encore, pour cela mieux vaut des HP et charge plus colorés, moins précis et plus denses, chauds dans leur restitution, même si factuellement il n’y a aucune projection mal venue dans les DeHaven à excitation pour trop cracher à la figure les horreurs sonores disponibles en terme de prise de son / mix / mastering réalisés au fil du temps, et encore maintenant d’une autre façon avec les musiques modernes décomplexées dans l’usage du compresseur pour passer des voix monocordes sur des écouteurs via un téléphone. Bon ne faisons pas de généralité non plus, même aujourd’hui on a le choix entre kebab et bon resto traditionnel, même si il y a plus de kebab que d’opticiens dans les centre ville
.
![[Image: lx1h.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/44/lx1h.jpeg)
Mon beagle partage l’analyse et attends des papouilles… il réclame le bougre… donc il est temps de conclure cette épopée DeHaven.
Si je devais en choisir une aujourd’hui dans mon espace, ce serait cette Kerloas X, je pourrais vivre avec elle sans souci, étant ici la mieux intégrée et plus cohérente des trois, en particulier en association avec le Enleum Amp23R qui lui apporte juste ce qu’il faut de chaleur et de vie tout en poussant loin la richesse, variété contenue dans la musique, sans jamais donner la sensation de surdimensionner l’écoute.
Il y a toujours un compromis dans chaque concept, le LB12EX peut être un peu moins riche et instantané que le LB8EX mais c’est aussi un bon étalon en terme d’équilibre, de cohérence, d’autant plus ici sans usage du bicone et filtré de telle façon que l’AMT Heil l’accompagne harmonieusement. De même, le choix de HP assez neutres, en panneaux plans sans aucun embonpoint, peut conduire à ne pas vouloir trop pousser dans la neutralité dégraissée en gardant un bas du spectre un peu plus coloré mais plus dense, pour une écoute un peu plus cosy, lounge comme l’a justement dit François-Paul concernant les 38 SB Audience par exemple, et/ou orienter le choix de l’amplification sur la musicalité avant la résolution, non ce n’est pas sale comme disait le doc aux jeunes sur Foune Radio y’a 30 ans… Surtout si vous êtes amateur de musique des années 80.
Ainsi j’imagine fort bien la petite Hoëdic donner bien du plaisir sur un petit système vivant et chaleureux dans une petite pièce elle aussi chaleureuse.
Attention à ce jeu le tube est rarement le plus chaleureux, il peut plus facilement être un peu montant ou braillard, quand un petit transistor peu puissant bien fait peut être bien plus équilibré qu’un tube moderne. Avec les DeHaven l’on a pas à se soucier de la tenue du grave, juste à soigner le reste du spectre en terme de richesse, présence, bonne densité, sans besoin de puissance notable, mais sans mollesse non plus pour garder cette spontanéité qui les caractérise.
Je reste curieux du résultat qui va ressortir de la Maen-Bihan X2 équipée du AMT Heil, c’est celle qui peut être capable d’aller le plus loin dans la résolution des registres, mais probablement aussi la plus exigeante en terme de mise en œuvre et association qualitative coté électroniques. Dans une pièce comme la mienne, sans room gain sous 100hz, la présence d’un soutien en extreme grave bien calibré serait de rigueur, contrairement aux Kerloas.
Un grand merci à François-Paul pour m’avoir laissé assez longtemps ses trois réalisations, avec la logistique que cela impose… je vous invite à découvrir au salon sudiste mais aussi dans vos murs si une autre façon de diffuser la musique vous tente, et j’espère que mes tergiversations ont pu vous donner cette envie de découverte, qui sort des sentiers battus.

Les Maen-Bihan sont parties il y a un mois, après quelques écoutes complémentaires avec le petit Enleum, et bien sûr une petite écoute partagée avec François-Paul avant leur départ.
Je dirais juste qu’on obtient un bel équilibre avec le Enleum, une écoute plus dynamique que les autres amplifications, tout en gardant une finesse, richesse, dimension à l’écoute rapprochant de la mono triode, avec juste ce qu’il faut de chaleur, densité pour ne pas verser dans un coté transistor un peu trop marqué et donner un peu plus de corps au LB8 à excitation qui n’aimera pas des électroniques clairettes. Le côté maîtrisé et dynamique du Enleum fait un poil plus ressortir le coté un peu rond des modules Atohm dans le grave mais sans que la cohérence d’ensemble n’en pâtisse pour autant. La première limite dans mon espace reste la présence dans l’extreme grave du panneau plan, subjectivement le LB8 à excitation peut être assez immédiat , dégraissé dans sa restitution pour qu’on lui trouve un petit manque de densité, charpente, mais c’est surtout un choix d’écoute associé au panneau plan et Fertin à excitation, avec un peu d’ajustement possible au passage sur la tension d’excitation.
Trouvant avec le papa des DeHaven qu’il eut été dommage de ne pas aller au bout de la démarche de découverte, finalement les Kerloas ont pris la place des Maen-Bihan lors de leur départ, afin de (re)découvrir ces enceintes dans mes conditions. On passe à deux 46 dans le grave en charge ripole, le LB12 à excitation en large bande jusqu’à une coupure en 6db à 5000hz qui laisse s’exprimer le AMT Heil au dessus. Il n’y a pas d’écart de « gamme » entre les Maen Bihan full excitation et les Kerloas ainsi équipées, vu d’un coté le prix élevé des 38 à excitation, et de l’autre le sourcout d’ébénisterie, donc c’est un choix de deux concepts différents selon ce que l’on va privilégier, selon la pièce aussi. Une écoute qui s’annonce dans la continuité tout en étant assez différente !
![[Image: te5y.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/38/te5y.jpeg)
Les Kerloas sont plus lourdes, les deux 46 superposés en ripole ont demandé une conception plus inerte et rigide encore que les deux autres modèles pour donner toute la lisibilité, netteté voulue sur tous les registres. En témoignent les renforts et doubles épaisseurs de boiserie visant à la fois l’intégration esthétique et l’inertie.
![[Image: satv.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/44/satv.jpeg)
![[Image: 2jwo.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/44/2jwo.jpeg)
![[Image: d0hy.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/44/d0hy.jpeg)
![[Image: xnrm.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/44/xnrm.jpeg)
L’on retrouve les alim pour l’électro-aimant des LB12 Fertin à excitation, qui me semblent être du bel ouvrage, en tout cas à l’écoute je ne saurais mesurer un impact négatif dans leur rôle.
Ces Kerloas sont le proto de travail de François Paul depuis longtemps, lui permettant actuellement de peaufiner la version « commerciale » définitive côté usinages du bois, qui masquera mieux les cablages et composants, module de grave Atohm inclus.
En première écoute au départ (souvent la première n’est pas si loin de la dernière), j’ai la sensation que c’est la DeHaven la plus cohérente dans mes murs en terme de bande passante et continuité / fusion entre les registres, adaptation à la pièce. Le grave est différent des deux autres, un peu moins articulé , moins riche tonalement que la Maen Bihan X2, même si il est propre , mais non éteint dans le bas grave ce qui reste la première limitation des deux autres (dans mon espace n’offrant pas de room gain sous 70hz), et pas de sensation de différences de restitution selon les notes jouées par rapport au panneau plan dans le grave. Cela donne aussi la sensation subjective que le bas medium /haut grave est moins dégraissé, plus charnu que la Maen Bihan.
Coté image sonore le 30 donne plus « grand », remplit plus l’espace, ça passe bien mais c’est peut être un peu « trop » là où le LB8 est un peu plus crédible sur les dimensions des instruments, interpretes. C’est assez subjectif cela dit, j’y reviendrai, c’est la première impression lors de la bascule d’une enceinte à l’autre. Le Heil participe directement à donner à l’enceinte une écoute plus live, plus énergique dans le haut du spectre, on peut aussi apprécier le coté un peu plus feutré du ruban des deux autres j’imagine selon la pièce où les goûts, le Heil est plus pointu même si il reste sans projection, il pardonnera moins les défauts des électroniques utilisées certainement. L’intégration du haut medium me semble très bien.
Ce qui m’a le plus perturbé au départ, c’est la qualité de timbre dans le medium qui me semblait un cran plus simplifiée , moins riche que la Maen Bihan X2 malgré la bonne cohérence de la Kerloas sur toute la bande passante. A priori la self et le condo utilisés sur le filtrage sont plus bas en gamme, petite influence certainement, mais le LB8 à excitation me semble meilleur dans sa richesse tonale, précision, mais je n’ai pas l’analyseur de spectre greffé aux oreilles et le fait de passer au Heil dans le haut du spectre qui est plus expressif que les petits rubans des autres modèles est aussi perturbateur, simplement l’ensemble me semble moins raffiné que la Maen Bihan dans le medium au départ, sur le Enleum qui fouille assez bien les timbre.
Le passage d’une enceinte à l’autre est toujours compliqué car la comparaison passe devant la perception du tout, et le cerveau est cablé sur la restitution précédente. Mais cela reste révélateur de certaines qualités ou limites, tout comme l’écoute plus longue va permettre au cerveau d’oublier la restitution précédente pour mieux apprécier l’objet en présence.
![[Image: t8vj.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/44/t8vj.jpeg)
Aujourd’hui après un mois d’écoutes clairsemées j’ai les Kerloas dans l’oreille et me suis habitué à leur restitution, tout comme ma moitié qui, pour mon plus grand plaisir, a enfin investi la pièce dédiée pour venir y écouter de la musique en mon absence . Et les Kerloas elle les aime bien, ce qui en soi en dit déjà long, même si le Enleum Amp23R n’est pas innocent dans l’affaire…
J’ai effectué la majorité des écoutes avec le Enleum Amp23R, pour moi le plus adapté, musical et performant à la fois pour mettre en valeur ces enceintes, suivi par le Graaf GM20 dans la même veine sonore Triode mais un peu moins transparent, varié et vivant. Pas convaincu par les Aelius en comparaison, trop puissants, moins variés dans cette association, et n’apportant pas d’intérêt à l’image sonore en terme d’ampleur, profondeur, le LB12 étant déjà « grand » dans sa restitution, bref le LB8 leur allait un peu mieux, même si sur le fond les Aelius se comportaient mieux sur les Matter, ou plus généralement sur mes Vivid ou Leedh.
![[Image: te5y.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/38/te5y.jpeg)
Avec la Kerloas (X) , ce que l’on perd en variété tonale, résolution dans le bas du spectre face aux Maen Bihan X2, on le gagne en cohérence d’ensemble, ampleur, plausibilité, présence. Le suivi musical dans le bas du spectre en est plus complet dans mes conditions et sert toute la restitution, avec cohérence dimensionnelle de par le rendu plus grand des LB12 qui subjectivement colle finalement assez bien à ce que l’on peut attendre dans ma pièce sur beaucoup de musiques live en particulier. Et le Heil pousse de son coté en ampleur et résolution, piqué en complétant de façon plus naturelle, plus vivante et variée l’ensemble de l’enceinte, donnant des ambiances sonores très différentes d’un enregistrement à l’autre. C’est aussi le fait de rester sur des amplis de 20 watts proche du Single End , tout en étant des amplis dynamiques, vivants, qui participe à cette pleine cohérence d’ensemble. Un ampli un peu moins riche tonalement , un peu plus dense et je regrette certaines qualités du LB8 au peu plus vif. Mais je me méfie aussi, le rôle du Heil ne doit pas être anodin non plus, il en donne plus, et il en demande plus aussi, moins chaleureux que le ruban des Matter par exemple avec son cablage et filtrage donnant une forme de richesse supérieure, un peu moins neutre et dynamique mais un peu plus charnel, habité, des choix différents tout comme le fait de laisser plus ou moins le ruban descendre dans le haut medium.
J’ai l’impression que les voix données par le LB12 sont plus naturelles dans leur équilibre haut/bas medium que le LB8, un peu plus émotionnellement impliquantes, même si il y a un petit recul en variété des couleurs tonales sur tous les registres par le filtrage et le fait de quitter le LB8. Le gain conséquent en résolution / dynamique apporté par le Heil et la présence troublante du LB12, tout comme l’assise propre mais restant ample et profonde, percutante des 46 en ripole font que l’équilibre du tout est ici le meilleur des trois enceintes, et permet de passer le plus de musiques sans frustration, tout en restant surpris des qualités révélées sur chaque piste inconnue. L’image sonore que je trouvais un peu grande au départ est en fait parfaitement adaptée, remplissant au mieux l’espace sans en faire trop. En ayant écarté un peu plus les deux enceintes par rapport aux Maen Bihan le panorama sonore est appréciable, et l’incarnation dans l’espace des voix et instruments en largeur est milimétré. Le Ripole donne cette sensation de moins dépendre de la pièce que le grave en panneau plan, de devenir un peu plus directif, organisé dans l’espace même si il perd un peu en résolution face au 38 à excitation en panneau plan.
![[Image: 5uwx.png]](https://zupimages.net/up/25/44/5uwx.png)
Sur Heartplay, très belle articulation de la guitare, densité et nuances de la double basse, les deux instruments sont parfaitement positionnés et habités, le Heil donne la sensation d’espace, réverbération de pièce où la prise de son est effectuée autour de la double basse , jusqu’à la sensation de point source émissif dans les notes basses ce qui n’est pas si commun et pour moi une force du Ripole, même à bas volume. Pour autant absolument aucune vibration ne vient affecter le sol, l’inertie de l’enceinte se suffit à elle même, découplée du sol par des patins souples, sur ce point on est à l’opposé total des difficultés rencontrées avec les blocs d’alu Magico par exemple dont il faut gérer la diffusion vibratoire dans le sol, les parois de pièce mansardée.
![[Image: 1urh.png]](https://zupimages.net/up/25/44/1urh.png)
Quel plaisir de se faire un live de ce niveau, Simon et Garfunkel au Lincoln Center en 1967. L’image sonore est ample et crédible, les voix naturelles, lisibles, crédibles, tout est là. Qu’est ce qu’on a chié dans les années 80 ensuite pour faire des tonnes d’enregistrements dégueulasses, braillards, quand on avait des prises de son si naturelles dans les années 60/70….
![[Image: w1pl.png]](https://zupimages.net/up/25/44/w1pl.png)
Ce n’est pas Nancy Sinatra qui dira le contraire, on entre dans toutes les subtilités énergiques de ses enregistrements studio typiques de ces années, séparant les instruments et voix avec plus ou moins de réussite mais ici une belle mise en valeur de toutes ces particularités historiques, un juste milieu entre précision et ampleur énergique.
![[Image: raws.png]](https://zupimages.net/up/25/44/raws.png)
And I love her par Brad Mehldau Trio prend une dimension poignante sur le couple Kerloas / Enleum, la vie et richesse du petit Amp23R donnent un relief naturel qui ne peut pas laisser indifférent sur ces enceintes, alors que l’on est déjà moins emporté en repassant sur le Graaf. Le HP à excitation est vif mais sans projection, il faut quand même que l’ampli donne le swing pour compléter la rapidité du concept coté enceintes, quand cette synergie est là le plaisir est grand.
![[Image: fg0j.png]](https://zupimages.net/up/25/35/fg0j.png)
La prise de son pleine de vie et densité de Martirio fait mouche plus facilement même si là encore toute la richesse apportée par le Amp23R permet de révéler les facultés d’expression des Kerloas de la plus musicale façon, soignant autant l’articulation que le grain de voix, avec un relief naturel évident.
![[Image: s3gm.png]](https://zupimages.net/up/25/44/s3gm.png)
De nouveau un grand plaisir d’obtenir un piano et violoncelle intégrés dans une acoustique de lieu bien perceptible, un juste équilibre entre précision, articulation des instruments et vision du tout musical.
![[Image: q7gp.png]](https://zupimages.net/up/25/44/q7gp.png)
Parfois ce n’est pas une sinécure non plus, ces enceintes donnent une belle vision de la dynamique micro et macro des pistes, exacerbé par l’ampleur du LB12 et les capacités de l’AMT, du coup Jena Lee sur « J’aimerais Tellement » en fait les frais. L’on ne se fait pas agresser mais l’on perçoit très bien l’absence totale de dynamique de la musique, compressée, et l’absence totale de subtilité dans sa voix, si loin d’artistes qui ont un organe à faire vibrer, des trémolos à passer, et des prises de son qui cherchent à transmettre la modulation dynamique dont sont capables les instruments.
Il n’en sera pas autrement sur le pop rock braillard des années 80, dont les prises de son montantes, sèches, ne bénéficieront pas d’un effet loudness pour les sauver même avec les 46, sauf à se lever pour pousser artificiellement le grave sur les modules Atohm, ou via application d’une courbe de correction physiologique dans Roon, et encore, pour cela mieux vaut des HP et charge plus colorés, moins précis et plus denses, chauds dans leur restitution, même si factuellement il n’y a aucune projection mal venue dans les DeHaven à excitation pour trop cracher à la figure les horreurs sonores disponibles en terme de prise de son / mix / mastering réalisés au fil du temps, et encore maintenant d’une autre façon avec les musiques modernes décomplexées dans l’usage du compresseur pour passer des voix monocordes sur des écouteurs via un téléphone. Bon ne faisons pas de généralité non plus, même aujourd’hui on a le choix entre kebab et bon resto traditionnel, même si il y a plus de kebab que d’opticiens dans les centre ville
. ![[Image: lx1h.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/44/lx1h.jpeg)
Mon beagle partage l’analyse et attends des papouilles… il réclame le bougre… donc il est temps de conclure cette épopée DeHaven.
Si je devais en choisir une aujourd’hui dans mon espace, ce serait cette Kerloas X, je pourrais vivre avec elle sans souci, étant ici la mieux intégrée et plus cohérente des trois, en particulier en association avec le Enleum Amp23R qui lui apporte juste ce qu’il faut de chaleur et de vie tout en poussant loin la richesse, variété contenue dans la musique, sans jamais donner la sensation de surdimensionner l’écoute.
Il y a toujours un compromis dans chaque concept, le LB12EX peut être un peu moins riche et instantané que le LB8EX mais c’est aussi un bon étalon en terme d’équilibre, de cohérence, d’autant plus ici sans usage du bicone et filtré de telle façon que l’AMT Heil l’accompagne harmonieusement. De même, le choix de HP assez neutres, en panneaux plans sans aucun embonpoint, peut conduire à ne pas vouloir trop pousser dans la neutralité dégraissée en gardant un bas du spectre un peu plus coloré mais plus dense, pour une écoute un peu plus cosy, lounge comme l’a justement dit François-Paul concernant les 38 SB Audience par exemple, et/ou orienter le choix de l’amplification sur la musicalité avant la résolution, non ce n’est pas sale comme disait le doc aux jeunes sur Foune Radio y’a 30 ans… Surtout si vous êtes amateur de musique des années 80.
Ainsi j’imagine fort bien la petite Hoëdic donner bien du plaisir sur un petit système vivant et chaleureux dans une petite pièce elle aussi chaleureuse.
Attention à ce jeu le tube est rarement le plus chaleureux, il peut plus facilement être un peu montant ou braillard, quand un petit transistor peu puissant bien fait peut être bien plus équilibré qu’un tube moderne. Avec les DeHaven l’on a pas à se soucier de la tenue du grave, juste à soigner le reste du spectre en terme de richesse, présence, bonne densité, sans besoin de puissance notable, mais sans mollesse non plus pour garder cette spontanéité qui les caractérise.
Je reste curieux du résultat qui va ressortir de la Maen-Bihan X2 équipée du AMT Heil, c’est celle qui peut être capable d’aller le plus loin dans la résolution des registres, mais probablement aussi la plus exigeante en terme de mise en œuvre et association qualitative coté électroniques. Dans une pièce comme la mienne, sans room gain sous 100hz, la présence d’un soutien en extreme grave bien calibré serait de rigueur, contrairement aux Kerloas.
Un grand merci à François-Paul pour m’avoir laissé assez longtemps ses trois réalisations, avec la logistique que cela impose… je vous invite à découvrir au salon sudiste mais aussi dans vos murs si une autre façon de diffuser la musique vous tente, et j’espère que mes tergiversations ont pu vous donner cette envie de découverte, qui sort des sentiers battus.
La hifi est femme. Imparfaite par nature, on la choisit pour ce qu'elle a, pas pour ce qu'elle dit avoir. Mais si on voit ses défauts avant ses qualités, on est pas fait pour en avoir une, mieux vaut se soulager sous la douche, en écoutant la radio.
Ventes à venir ou en cours (MP si intéressé pour en discuter): Leedh E2 Glass + caisson 20.1.
Ventes à venir ou en cours (MP si intéressé pour en discuter): Leedh E2 Glass + caisson 20.1.
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