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deHaven, rencontre avec Hoëdic et Maen-Bihan X2
#39
J’attaque la seconde partie de cet essai atypique avec la Maen-Bihan X2, les ayant depuis quelques temps à la maison. Mes écoutes sont décousues, ayant passé beaucoup de temps au boulot depuis un mois, mais ces écoutes en mode détente n’en sont pas moins parlantes pour autant.

[Image: ds2m.jpeg]

Les HP Fertin à excitation, 21 large bande et 38 pour le bas du spectre, ici alimentés coté bobine par des alims Reddo confectionnées par Jacques92, sont des transducteurs d’exception, visuellement d’abord avec leurs grosse motorisation, mais surtout à l’écoute, au point de perturber, ré-interroger sur les attentes que l’on peut avoir vis à vis de la restitution musicale. Comme un ampli classe A ils imposent aussi quelques contraintes de maintien en température pour donner leur plein potentiel, pour cela les alims peuvent être réglées en demie puissance pour faire un compromis en l’absence d’écoutes entre maintien du conditionnement, consommation électrique, échauffement et usure des alims… disons qu’en conditions normale d’usage tout cela fait un petit chauffage local d’appoint à prendre en compte. Mais il y a une récompense à la clé.

[Image: 7bjh.jpeg]

Je ne reviendrai pas sur ce que j’ai déjà dit avec les petites sœurs, les principales caractéristiques perdurent, la conception est la même, moyennant des composants de filtrage un cran au dessus, un tweeter identique mais la taille au dessus, et le passage en 38 au lieu de 30 dans le grave qui permet un gain en assise par rapport au 30, rendant la Maen-Bihan à l’usure nettement plus adaptée à ma pièce d’écoute en terme d’immersion sonore. Bien sûr n’ayant pas de bosse dans le grave et un room gain limité l’on ira pas chercher la première octave chez moi avec les panneaux quels qu’ils soient, mais la présence dans le bas du spectre donne bien plus de corps, de présence que le 30 dans cet espace, tout comme l’expressivité du tweeter plus grand offre également une dimension dans l’écoute supérieure.

Il est à noter que François Paul va abandonner cette version coté tweeter pour y intégrer l’AMT Heil en dur avec un filtrage un cran au dessus qualitativement. Vu d’ici je ne peux que lui donner raison à priori, reste à profiter de ses qualités en réussissant à bien l’intégrer.

Le grave est associé à des modules Atohm, leur silence de fonctionnement est juste parfait, et l’intégration du grave dans le prolongement du large bande se fait à l’oreille sans problème notable, aucun reproche à faire donc. Nous avons là encore bien baissé le niveau par rapport au réglage en pièce moins traitée, cela place le niveau du grave assez bas pour qu’il ne vienne pas perturber la cohérence du 21 sur tout le medium.

J’en arrête là avec les attributs techniques, j’ai promis plus de musique pour cette seconde partie. Et la musique, elle vient en premier lieu des qualités apportées par l’aspect excitation des HP en medium et grave. Je n’avais jamais fait cette expérience, dans d’autres fils l’on a souvent parlé des Lemda équipées d’un équivalent à ce 21 mais dans une version sur cahier des charges pour un usage sur 100% de la bande passante, et forcément l’on retrouve je pense ici une part notable de ces qualités.

Alors ça apporte quoi de remplacer l’aimant par un électro aimant? La membrane reste la même, papier traité, avec ses timbres naturels, sa petite limite assumée dans le haut medium, mais moins perçue ici de par la plus grande maitrise de la motorisation en version à excitation. Ce qui frappe c’est l’immédiateté qui fait un bond de nouveau, le X2 de leur nom pourrait être un e2 pour un passage au carré de l’immédiateté, moitié pour l’aspect libre du panneau plan, moitié pour la vitesse naturelle apportée par ces moteurs électro magnétiques pour les bobines des HP.

[Image: d6ez.jpeg]

Les enceintes ont sur le papier un rendement sensiblement égal à la version classique à aimants permanents, un poil plus élevé même, mais à l’écoute c’est la sensation inverse qui marque, le rendu est de suite à la fois plus doux et plus dynamique à la fois, plus fin et posé mais plus vivant en même temps, du coup l’on pousse un peu plus le niveau sonore sans s’en rendre compte parce que la restitution est plus spontanée, immédiate, naturelle, décomprimée, un peu moins projetée mais pourtant encore plus dynamique.

Ainsi les petites informations de texture, de rythme, jaillissent mieux, sans effort, et ce qui pourrait apparaître comme une restitution plus dégraissée montre une présence et incarnation dans l’espace plus naturelle et crédible que ce que j’ai pu croiser jusque là, grâce à cette faculté impulsionnelle, au point de redécouvrir avec intérêt bien des pistes, pour l’immédiateté et variété d’informations de vie, microdynamique qu’elles contiennent, et ce sans devoir pousser la maîtrise et résolution coté amplification comme on doit le faire avec le Soulution 511 sur une Magico pour l’animer, là c’est spontané, ça sort avec toute amplification parce que le choix de l’excitation donne cette spontanéité toute particulière à la restitution, qui n’existera pas sur Magico même avec un 511. D’un coté on ne va pas si loin que certains transducteurs plus classiques dans le niveau de détail, de parfait équilibre et richesse tonale parce que la membrane joue toujours un rôle conséquent sur cet aspect et le papier en large bande a certaines limites, mais sur le reste c’est un apport très intéressant à l’écoute, souvent plus  que les hp traditionnels, et cela peut donner une sensation de véracité qui dépasse ce que l’on a avec de l’alu, des alliages…. cela rend aussi l’écoute plus sensible aux caractères des électroniques, avec un mariage toujours plaisant avec les triodes.  

J’ai cette fois passé un peu plus de temps avec les Aelius, qui s’associent un peu mieux aux Fertins à excitation pour passer l’émotion de la musique, sans sacrifier à la variété de restitution. J’étais revenu aux tubes 845b / 300b hifi sur mes blocs Coincident que je viens de céder et hélas impossible sur ce type d’enceintes sensibles de ne pas se rendre compte que la limitation de ces amplis est totalement dans la prestation sonore des tubes chinois de base, au delà de ce que l’on peut imaginer. D’ailleurs la personne qui me les a repris et les utilise sur du THR a adopté de suite des 300b Western Electric et 845 RCA d’époque et arrive à quelque chose de superbe de vérité que je n’aurais jamais obtenu sans trouver ce type de tubes qui coûte le prix des amplis…. Mais toutes les enceintes ne montreront pas ce genre de choses, aucune qui soit trop complexe ou difficile à driver, ici les Maen-Bihan X2 le montrent sans souci.

[Image: weef.png]

Qobuz

Sur le premier et superbe album de Bliss, même à volume modéré les petites informations de ces pistes électriques, piquées, jaillissent avec une vivacité et naturel inhabituels, c’est lisible, facile, on est cueilli par la musique sans effort à faire, avec dans le bas du spectre une propreté, sans excès de rondeur, c’est vif mais restant habité avec le 38, et l’aigu reste piqué, subtile et vif sans verdeur.


[Image: eoi9.png]

Qobuz

Comment ne pas reprendre goût à une musique française simple et bien captée, Camille Hardouin laisse apparaître sur les Maen-Bihan une voix naturelle, immédiate, accompagnée par des percussions vives, des cordes finement délivrées sans pousser l’analyse dans une forme de zoom, du corps sans lourdeur dans le haut grave, la basse. Même sur ce type d’enregistrement studio les Fertin à excitation mettent en lumière la volonté de rendu naturel de la prise de son, alors que d’autres enregistrements plus artificiels seront moins attirants, ces hp n’ayant pas vocation à flatter l’auditeur. Pour flatter il faudra plus chercher du côté du choix de l’amplification.


[Image: fg0j.png]

Qobuz

Sur le superbe album de Martirio, le swing de la musique, la lisibilité et présence, réverbérations naturelles de chaque instrument, la perception de la richesse de la voix de la chanteuse dans son articulation toute… ibérique, tout cela ressort avec de la vie, de la percussion, une bonne sensation de dynamique, sans projection mal venue. L’espace sonore panoramique est bien rempli par les Maen-Bihan qui savent jouer grand, avec une voix parfaitement incarnée au centre malgré l’écartement des enceintes conséquent.


[Image: c8il.png]

Qobuz

Double basse et piano, le jeu délicat d’Ernö Racz est très bien mis en valeur, tant sur l’aspect acoustique du lieu qui donne une belle dimension sonore à son instrument dans l’espace, que sur l’aspect richesse tonale de l’instrument sur les plus petites informations de texture des cordes frottées, des sonorités vibrantes de caisse. Je ne m’en lasse pas, c’est à la fois beau et vrai, plein d’informations mais sans surjeu, sans fouiller au point que les détails passent par dessus la distance qui a été choisie à la prise de son entre le micro et les instruments, et la vie est de mise, ce n’est pas purement contemplatif même si l’on voit distinctement toute la scène.


[Image: 737c.png]

Qobuz

Aline Piboule que j’apprécie beaucoup sur Fauré avec un piano Gaveau de 1929, je n’ai pas l’oreille du pianiste mais là encore sans donner l’impression de mettre du détail en avant, le caractère sonore notable du piano me semble surgir tout naturellement, percutant et vivant, avec la juste densité, un dégradé tonal de bonne facture, un poil timide dans les notes les plus basses mais toujours maîtrisé, nuancé. Cela me donne toujours l’impression que la spontanéité, l’immédiateté dans une simplicité peut être imparfaite mais peu triturée, apporte beaucoup de musique à la restitution si je puis dire.


[Image: ybq0.png]

Qobuz

Sur Élégie de Fauré par mes interprêtes fétiches que j’ai entendu juste à côté de chez moi en mode intimiste, de nouveau cette sensation d’un violoncelle naturel, vif et habité à la fois, sans surjeu, sans lourdeur, avec cette faculté à donner le coté instantané et vivant , vibrant des cordes. Le piano tient sa place sans marcher sur le violoncelle, chaque instrument à sa place sur toutes les notes jouées, je retrouve une bonne part des sensations live perçues quand je les ai entendu, même si ce jour là leur jeu était plus prenant, plus poignant que sur l’album studio.

[Image: sbc2.jpeg]

Vous l’aurez compris j’apprécie beaucoup la dose de naturel instantané délivrée par les Fertin à excitation, avec une mise en oeuvre par François Paul qui fonctionne plutôt bien, ils donnent un accès direct à la musique vivante qui, même si pas parfait sur tous les plans, arrive à surprendre, cueillir sur une foule d’enregistrements contenant plus de naturel qu’il pourrait y paraître sur d’autres enceintes n’ayant pas tant cette capacité à donner l’instrument ou la voix dans ce qu’il a de vivant et d’immédiat, plutôt que le détail de l’instrument ou de la voix dans un tout un peu trop perçu comme lissé et analysé, parfois juste lissé, parfois juste vivant mais sans cette rapidité qui fait la subtilité. En cela il est impossible de ne pas être capté par les Maen Bihan X2.

Je place également le CR ci dessus dans le premier post du sujet.

Cordialement, Nico.
La hifi est femme. Imparfaite par nature, on la choisit pour ce qu'elle a, pas pour ce qu'elle dit avoir. Mais si on voit ses défauts avant ses qualités, on est pas fait pour en avoir une, mieux vaut se soulager sous la douche, en écoutant la radio.

Ventes  à venir ou en cours (MP si intéressé pour en discuter): Leedh E2 Glass + caisson 20.1.
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RE: deHaven, rencontre avec Hoëdic et Maen-Bihan X2 - par Nicoben - 08-26-2025, 06:40 PM

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