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Avantages et Inconvénients de la correction numérique : le débat , c'est ici !
#1
Bonjour à tous,

Les derniers échanges sur le fil de mon installation au sujet de l'impact de la correction de la phase des enceintes mais aussi de la correction numérique au sens large, m'ont incité à ouvrir ce fil pour pouvoir en discuter avec les spécialistes du sujet qui ne manquent pas sur ce forum, et également avec ceux qui, l'ayant essayé ou écoutée sur certains systèmes, pensent qu'elle est plus néfaste que bénéfique.

Pour introduire le sujet, je vais simplement donner mon avis sur le sujet, ainsi que ma compréhension de ce qui pourrait expliquer qu'on puisse apprécier ou pas la correction numérique, et j'espère que des avis complémentaires et/ou contradictoires n'hésiteront pas à être exprimés.

Tout d'abord, je pense qu'il peut être nécessaire de préciser ce que l'on entend par correction numérique, car il y a plusieurs "versions" possibles, qui sont souvent complémentaires, mais dont l'impact et la nature même sont différents.

Pour ceux qui voudraient savoir en quoi ça consiste et comment on peut la mettre en oeuvre, je les renvoie au post suivant http://forum-hifi.fr/thread-2512.html qui est un peu ancien mais qui donne quelques principes et un tour d'horizon rapide sur quelques logiciels de correction.

En pratique, on peut considérer que la correction numérique a 2 objectifs totalement indépendants l'un de l'autre, et il est important de bien les distinguer car leur influence et leurs avantages et inconvénients potentiels sont différents.

A) La correction numérique pour corriger la performance intrinsèque des enceintes :

Cette version de la correction numérique consiste à corriger les "défauts" des enceintes, indépendamment du lieu où elles vont être installées.
Elle permet de corriger, la phase d'une part, et l'amplitude d'autre part.
La phase est un sujet de débat en soi, mais il ne fait aucun doute que sur le principe, il est souhaitable que les différents HPs des enceintes soient parfaitement alignés temporellement. Or, en général, ça n'est pas le cas, car l'utilisation des filtres passifs pour assigner une bande de fréquences précise à chaque HP induit automatiquement un décalage de la phase dont l'ampleur dépend du type de filtre utilisé (6dB/octave, 12dB/octave, 18dB/octave, 24dB/octave, etc...).

Ce filtrage peut aussi être réalisé numériquement, en alternative au filtrage passif, ce qui permet de corriger la phase numériquement indépendamment de la pente du filtre utilisé. Mais, et c'est l'objet de la discussion ici, on peut aussi corriger la phase numériquement d'enceintes utilisant des filtres passifs.

On va donc réaligner les différents HPs afin de leur permettre de démarrer ensemble au lieu de démarrer successivement. Ceci se traduit, à la mesure, par une impulsion unique visible sur le STEP notamment (voir ci-dessous).

STEP idéal (tous les HPs sont en phase) :
[Image: Step-perfect.png]

STEP d'une enceinte 4 voies avec filtres passifs à 24dB/octave
[Image: Step-24d-B.png]

Indépendamment, de la correction de la phase, on peut aussi vouloir corriger la réponse amplitude/fréquence intrinsèque des enceintes, car celle-ci peut présenter des "anomalies", notamment à la transition entre HPs (avec un creux ou une bosse plus ou moins marquée) ou être trop faible ou trop forte aux extrémités de la bande passante (pas assez d'extension dans le grave ou dans les aigus par exemple), et on peut donc utiliser la correction pour ajuster cette réponse amplitude/fréquence là où c'est nécessaire.

Les enceintes actives utilisent d'ailleurs cette possibilité obtenir une phase et/ou une amplitude quasi parfaite.

Lorsqu'on souhaite corriger numériquement ses propres enceintes classiques (c'est à dire avec filtre passif), se pose la question essentielle de savoir quoi corriger et comment. Lorsqu'on utilise un logiciel et/ou appareil du commerce (Trinnov, Dirac, Acourate, HAF,....) tout est réalisé automatiquement et on n'a juste qu'à faire confiance aux concepteurs du logiciel/appareil.

Cela n'enlève rien à la difficulté du sujet, qu'on peut toucher du doigt concrètement en réalisant sois-même ses propres mesures (voir le Guide Bilan Acoustique (http://forum-hifi.fr/thread-14665.html) pour ceux qui voudraient regarder le sujet plus en détail.

La difficulté principale est de pouvoir isoler la performance intrinsèque de l'enceinte de celle mesurée qui combine l'enceinte avec la réponse du local d'écoute, et qui est généralement très différente de celle intrinsèque aux enceintes, du fait des réflexions multiples engendrées par le local.
Plusieurs méthodes pour s'en sortir existent, et chaque fabricant (Dirac, Trinnov, HAF,...) a développé son propre savoir-faire pour y arriver, mais il n'en reste pas moins que quelle que soit la méthode utilisée celle-ci restera entachée d'erreurs potentielles, plus ou moins importantes suivant le savoir-faire mais aussi la précision de la mesure et la qualité/difficulté du local d'écoute.

Cela étant, si on admet que la performance des enceintes est extraite correctement, la corriger numériquement est tout à fait techniquement possible, et le résultat mesuré le confirme parfaitement d'ailleurs.

Maintenant, si on s'intéresse aux avantages et inconvénients/risques potentiels de cette correction, on peut lister ceux-ci (liste non exhaustive fort probablement) :

Au chapitre des avantages:
  • Une mise en phase correcte des HPs va donner une image plus précise et bien mieux définie dans l'espace. Les impacts et attaques de notes seront plus nets et donc le "rythme" de la musique sera mieux respecté.
  • Une réponse amplitude/fréquence plus linéaire et sans accident majeur, donnera des timbres plus cohérents (absence de coloration particulière) et donc améliorera la sensation de "vérité" de la musique.
Au chapitre des inconvénients/risques:
  • La correction de la phase peut être incorrecte du fait d'une mesure incorrecte (difficile à extraire de mesures dans le local d'écoute) et le remède peut donc parfois être pire que le mal.
  • La correction de l'amplitude sera toujours techniquement limitée par la capacité intrinsèque des HPs. En effet, on ne pourra pas faire sortir du 20Hz à un HP qui ne le peut pas mécaniquement, ni du 20000Hz à un HP de grave. Je donne ici des extrêmes, mais on comprend bien que chaque HP a des capacités mécaniques dont on ne pourra s'affranchir par une correction numérique. Le risque ici étant d'obtenir une meilleure amplitude au détriment d'une augmentation de la distorsion exponentielle et donc très audible !
  • Par ailleurs, toute correction numérique, peut induire du clipping numérique, si elle ne prend pas suffisamment de marge de sécurité lors des calculs. Ce clipping numérique est extrêmement audible, contrairement à un clipping analogique qui peut dans certains cas passer inaperçu. Ceci oblige donc à placer une atténuation numérique au signal (il est nécessaire de mettre au minimum -3dB pour une correction de phase, mais généralement il vaut mieux mettre au moins -6dB, Dirac met -8dB par défaut, et Trinnov doit faire de même, même s'ils ne disent pas combien ils appliquent). Cette atténuation est "normalement" inaudible car le signal est maintenant souvent traité sur 64bits et au minimum sur 32bits. Certains audiophiles affirment néanmoins  avoir la sensation d'une petite perte de dynamique lorsque cette atténuation est appliquée...

B) La correction numérique pour corriger l'interaction des enceintes avec la pièce où l'on écoute ("room correction") :

Cette version de la correction numérique est probablement la plus connue, et elle est souvent celle à laquelle on pense spontanément lorsqu'on essaye de faire fonctionner des enceintes dans une pièce et qu'on est confronté à des problèmes de modes dans le grave.

Elle vise à atténuer les variations d'amplitude générées par l'interaction entre le signal direct émis par les enceintes et les réflexions générées par les parois de la pièce (murs, sol, plafond) qui produit des noeuds et des ventres (creux et bosses) sur la réponse amplitude/fréquence.
Elle a, par contre, peu (en fait quasiment aucune) d'influence sur la réverbération (qu'on mesure avec le RT60) mais peut faire des quasi-miracles dans la zone modale (dans le grave en dessous de la fréquence de Schroeder (fréquence de transition entre zone modale et zone de réverbération, qui dépend essentiellement du volume de la pièce)).

Le principe de fonctionnement de cette correction consiste à modifier le signal direct pour que la somme du signal direct + réflexions sur les parois de la pièce, produisent une réponse amplitude/fréquence la plus linéaire possible, telle que mesurée au point d'écoute (sweet-spot).

Le signal direct étant défini comme le signal émis par les enceintes et qui arrive le premier aux oreilles placées au sweet spot. Les réflexions arrivent, quant à elles, quelques millisecondes plus tard, le nombre de millisecondes dépendant de la distance des parois de la pièce vs les enceintes et vs le sweet spot. 

Ceci demande donc de mesurer la réponse amplitude/fréquence au sweet-spot pour en déduire les corrections à appliquer au signal direct pour obtenir la réponse amplitude/fréquence souhaitée (qui est le résultat du signal direct + réflexions). Ces calculs sont généralement effectués sur la moyenne de quelques mesures autour du sweet spot afin de ne pas produire une correction trop ciblée sur un point précis et trop ponctuelle.

Certains logiciels (Trinnov, mais aussi Dirac) prétendent corriger également les premières réflexions au delà de la gestion des modes dans le grave, sans préciser toutefois ce qu'ils font exactement dans le domaine. Cela étant, le principe d'action est le même, c'est à dire, une pré-déformation du signal direct, pour que sa combinaison avec les réflexions soit la plus proche possible d'un résultat "idéal" (ou équivalent à celui-obtenu dans une pièce plus grande, donc où les réflexions primaires ont moins d'impact sur ce qu'on entend au sweet spot).


Si on regarde les avantages et inconvénients/risques de ce type de correction numérique, on peut lister ceux-ci (liste non exhaustive là aussi) :

Au chapitre des avantages:
  • La réduction des pics d'amplitude dans le grave est une correction essentielle lorsque les modes sont importants, et qui sont extrêmement fréquents dans des pièces de dimensions "courantes". Ne pas corriger ces pics d'amplitude entraine des colorations des timbres significatives, et rend le grave enflé, lent et monocorde (effet "boom boom" répétitif). Mettre en place ces corrections permet de retrouver de meilleurs timbres et une meilleure articulation du grave, et souvent une meilleure lisibilité dans le bas-médium car celui-ci est souvent masqué par l'excès de grave.
  • La correction des premières réflexions apporte en général un gain sur la précision de l'image et potentiellement sur la qualité des timbres (la cohérence fréquentielle des réflexions avec le signal direct étant un critère important pour la qualité perçue des timbres) donc si les logiciels arrivent à corriger ceci, c'est, en théorie au moins, bénéfique.

Au chapitre des inconvénients/risques:
  • La qualité de la mesure est essentielle pour le calcul des corrections à apporter, même si ici, c'est plus facile qu'avec la phase, puisqu'on cherche à corriger l'amplitude résultante (direct+réflexions) au sweet spot, ce qui est somme toute facile à mesurer. Néanmoins, il conviendra d'être prudent quand aux corrections qu'on apportera, notamment au delà du grave, sous peine d'avoir ici aussi, un remède pire que le mal...

    Néanmoins, les logiciels réputés (Trinnov, Dirac, Acourate, HAF, et d'autres) font en général un très bon travail pour calculer ces corrections, et on peut leur faire confiance. Il faudra être plus prudent lorsqu'on fait soi-même les corrections (avec RePhase ou REW par exemple) et ne pas vouloir corriger ce qui ne peut ou ne doit pas l'être (les noeuds en général ne peuvent être comblés, et les corrections au delà du grave sont en général très difficiles à mettre en place). 
  • Le principal inconvénient, à mon avis, tient au fait que quelle que soit la qualité des corrections calculées, celles-ci sont appliquées au signal direct, qui devient donc un signal d'autant plus déformé que les corrections apportées sont importantes. 

    Or, la façon dont fonctionne l'oreille+cerveau, implique successivement l'analyse du signal direct, puis l'analyse des réflexions + signal direct. En fait, on cherche même à faire en sorte que le signal direct (qui contient le signal direct enregistré + les réflexions du local où a eu lieu l'enregistrement) soit pris en compte par l'oreille+cerveau avant que les réflexions du local d'écoute n'arrivent, afin de leurrer le cerveau et lui permettre de créer l'illusion que l'on se trouve sur le lieu de l'enregistrement et non dans la pièce où on écoute. 
    Si les réflexions produites localement (par la pièce d'écoute) arrivent trop tôt et/ou trop fort (en dB), le cerveau va les mélanger avec celles enregistrées sur le lieu d'enregistrement, pour en faire une bouillie qui va nuire à l'illusion d'être sur le lieu d'enregistrement. Idéalement, il faut donc faire en sorte que ces réflexions "locales" arrivent atténuées et le plus tardivement possible (la mesure de l'ETC permet de visualiser ce critère de façon objective, et de savoir où sont les sources de ces réflexions primaires gênantes).
    On comprend donc que le signal direct a une fonction essentielle pour la création de l'illusion d'être sur le lieu de la performance enregistrée, et donc lorsqu'on le pré-modifie pour que le résultat (signal direct + réflexions locales) soit correct, on perturbe la compréhension du signal direct (celui enregistré sur le CD ou le fichier démat) par le cerveau. Il est donc difficile de dire a priori si le résultat obtenu sera bénéfique ou néfaste d'un point de vue de l'écoute de la musique.
Il est donc, à mon avis, fort vraisemblable que dans de petites pièces, où le traitement passif ne peut jamais être parfait, la correction numérique sera un gain net, mais lorsque la correction en passif est suffisante, il est fort probable que le résultat puisse se solder par une perte nette. 

Pour être tout à fait objectif, il ne faudrait pas non plus déduire de ce qui précède que le traitement passif est la panacée, car il doit aussi être bien réfléchi. En effet, l'installation de panneaux absorbants et/ou diffusants n'est pas totalement neutre, car aucun de ces panneaux n'absorbe l'ensemble du spectre audio de façon homogène, et par conséquent, ils peuvent entrainer une perturbation des timbres très audible, si on n'y prend pas garde. 

Et donc, il vaudra parfois mieux une bonne correction numérique qu'un traitement passif mal mis en oeuvre...

Au chapitre des inconvénients pour les 2 types de correction numérique, et delà des considérations ci-dessus, on peut aussi ajouter que la mise en oeuvre d'une correction numérique implique l'utilisation de ressources informatiques significatives (que ce soit un DSP dédié, ou un PC/Mac, ou un Trinnov, ou encore un logiciel de lecture intégrant un moteur de convolution (Roon, JRiver, Foobar,...) et cela a vraisemblablement aussi un coût audible à l'arrivée. 

C'est certes difficilement démontrable objectivement puisque "bits are bits" et c'est ce qui arrive au DAC après tous les traitements numériques quels qu'ils soient, mais le nombre de témoignages d'audiophiles optimisant les serveurs et autres logiciels de lecture et protocoles de communication réseau (UpNP, Raat, Diretta, HQPlayer NAA,...)) pour réduire tous les processus à leur strict minimum, est tel qu'il est difficile d'affirmer que l'utilisation de ressources informatiques n'a pas d'impact sur le rendu global.


En résumé, je dirais donc que la correction numérique est une technique très performante pour corriger les défauts des enceintes et pour aider à l'adaptation d'enceintes dans une pièce, mais que son utilisation doit être réservée aux situations où l'on ne peut mettre en oeuvre un traitement passif adéquat et complet (pièce de vie où le WAF est prépondérant, pièce trop petite pour être traitée correctement, etc...). 
En particulier, la partie "room correction" me semble induire des contraintes sur le signal direct qu'il convient de bien comparer avec les défauts induits par la pièce (qui sont souvent colossaux et bien supérieurs aux inconvénients du room correction) lorsqu'on cherche la performance maximale pour son système.

Voilà l'introduction, Smile, j'attends maintenant la contradiction pour lancer le débat !
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#2
Merci pour ce tour de la question. 
Pour la controverse, elle le serait tarder... Big Grin
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#3
Excellent résumé de la question.


Juste une remarque qui ne remet rien en question de ton exposé:
dans les inconvénients, tu as signalé la mauvaise utilisation par le dépassement des possibilités des HPs à qui on va demander des choses impossibles ou difficiles, j'y ajouterai le choix de la réponse souhaitée (j'ai vu une fois chez une connaissance le choix d'une courbe-cible rectiligne horizontale - imagine le résultat) et les "rêves de son idéal" qui aboutissent à des déceptions.  A un degré plus fruste, cela rappelle l'utilisation des equalisers il y a des années (soundscraftmen, etc... à la mode), après avoir modifié, peaufiné et repeaufiné, revenir en bypass était meilleur en fin de compte, ce qui a entraîné la disparition de ces appareils des chaînes Hifi.

Jean
Enceintes:Onken-Altec 416/Iwata-JBL2445Be/ T925; Tannoy K3838; ATC scm11;Triangle Comète; JM Lab Cobalt 816S
Amplis:Accuphase P102;Forté 4A;1A;Arpège Ref10,Atoll AM80,Hiraga 8W;FX802;MCR 510
Pré: PerreauxEP;Tact RCS 2.2X; Mytek Brooklyn DAC; Preamp passif CI Audio 
CD:Nuprime CD8T, BD:Oppo93- Squeezebox Touch, SB III (x 3)
Vinyle:Thorens TD160 bras Lurné ;TD 165;V15 V15V, AT 440Mlb, DL103,pré pré Hiraga pré ADL GT40
Magnétos:K7 nakamich BX2,TEAC W-1200, Bandes TEAC 3340, 2300; Sony TC377;minidisc Sony MDS JE500

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#4
Bonsoir,


Merci pour le synopsis de la correction numérique.
Pas si simple à suivre, mais très pédagogique (objectivement parlant).

Maintenant je voudrais donner un point de vue parmis tant d'autres :

Certains enregistrements (physiques ou dématérialisés) pourraient se passer de toute correction (bypass)

D'autres au contraire.

Seule l'ergonomie de la solution audio adoptée peut alors rendre satisfaction à son propriétaire, y compris la facilité de mise en oeuvre/désactivation de la correction en fonction des enregistrements.

Une sorte de récréation passive/active

Avis aux autres ???
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#5
Salut,

En gros les avantages sont indéniables et objectivement dėmontrables, les inconvénients sont soit liés à une utilisation inappropriée (clipping numérique, dépassement des limites des HP...) soit "vraisemblables" sur la base d'idées reçues ("le numérique c'est mal") et d'histoires de chasse subjectives... Cool

Taquinerie mise à part et plus sérieusement, je suis d'accord sur les limites théoriques de l'exercice que constitue le fait de corriger dans le domaine fréquentiel des défauts d'ordre temporel (traînage,  réflexions excessives...) - bien que la puissance des outils numériques et l'ingéniosité des concepteurs permette aussi de corriger ce genre de problème, typiquement en ajoutant un signal en opposition de phase atténué et décalé du temps de la réflexion - difficile toutefois, du moins pour un esprit aussi limité que le mien, d'imaginer que ce soit une panacée si souveraine que ça dans toutes les positions d'écoute possibles.

Pour ma part, je suis handicapé de l'impulse et de la phase (pas moyen de sortir une mesure utilisable, sans parler de reproductibilité) alors je me concentre sur l'amplitude...
Et là, ma doctrine du moment c'est de coller autant que possible à une courbe cible, d'abord intuitive et subjective (ce qui fait que javais peu ou prou la même courbe de réponse dans la zone d'écoute sur mes 2 systèmes, pourtant bien disparates), qui s'est avérée dernièrement être plus ou moins calquée sur la courbe "bright" proposée par JL Ohl sur Loudspeakers.audio.

Je ne prétends pas corriger spécifiquement les non-linéarités propres aux enceintes (pas les compétences, ni la motivation) ; mais grâce aux corrections paramétriques fondées sur des mesures MMM, qui combinent linéarité dans l'axe et réponse énergétique globale (dans la perception de laquelle la pièce joué un rôle important), je m'assure juste d'avoir quelque chose d'aussi proche de la cible, neutre et équilibré que possible, moyennant de menus ajustages à l'oreille, dans la zone d'écoute - vu que c'est là que ça se passe - et pour le moment, c'est ce que j'ai obtenu de mieux.

Cela dit, je ne désespère pas de surmonter un jour mon handicap et d'arriver à appliquer une correction aux petits oignons dans le domaine temporel, sait-on jamais - si ça arrive un jour, je vous dirai mes impressions !
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#6
(07-01-2021, 11:29 PM)Fledermaus a écrit : Taquinerie mise à part et plus sérieusement, je suis d'accord sur les limites théoriques  de l'exercice que constitue le fait de corriger dans le domaine fréquentiel des défauts d'ordre temporel (traînage,  réflexions excessives...) - bien que la puissance des outils numériques et l'ingéniosité des concepteurs permette aussi de corriger ce genre de problème, typiquement en ajoutant un signal en opposition de phase atténué et décalé du temps de la réflexion

  Bonjour,

 Là où ça se complique un peu, c'est que le signal de correction en question va aussi se réfléchir, nécessitant une correction
secondaire.. qui va aussi se réfléchir... au final le calcul de la correction active d'une réflexion forme une série d'impulsions de corrections de ce type:
 
 [Image: re-flexion.png]

La parfaite synchro entre le signal direct et la correction n'étant rigoureuse qu'en un point unique de l'espace,
et suppose une "surdité" à l'espace 3D comme le signal réfléchi n'est pas "coaxial" avec le signal de correction.
Donc avec deux oreilles.. Wink

crd.
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#7
(07-01-2021, 11:29 PM)Fledermaus a écrit : Salut,

En gros les avantages sont indéniables et objectivement dėmontrables, les inconvénients sont soit liés à une utilisation inappropriée (clipping numérique, dépassement des limites des HP...) soit "vraisemblables" sur la base d'idées reçues ("le numérique c'est mal") et d'histoires de chasse subjectives... Cool

Une petite pointe de mauvaise foi quand même Wink
Il n'y a pas besoin d'une utilisation inappropriée pour que les problèmes existent. Et tu remarqueras que j'ai écrit inconvénients/risques, et non pas juste inconvénients, ce qui laisse la place à une utilisation correcte de ces outils.

La déformation du signal direct, par contre, n'a rien de subjectif, c'est même purement objectif et parfaitement mesurable.

De même, la façon dont on perçoit l'ambiance enregistrée vs celle de la pièce d'écoute, n'est pas une lubie subjectiviste mais bien un fait facile à vérifier par soi-même (je conseille la lecture de l'étude suivante https://www.edn.com/acoustics-and-psycho...om-design/, sur laquelle il y a hélas une inversion des graphes 7.4 et 7.5 qui ne facilite pas la compréhension si on ne le sait pas).

Alors je veux bien que pour la gestion des réflexions on puisse envoyer une onde en opposition de phase et décalée dans le temps pour qu'elle soit synchrone avec la réflexion à corriger, mais c'est une illusion de croire que cela va être valable en-dehors du point où a été réalisée la mesure. Il suffit de regarder le comportement des réflexions à différents endroits de la pièce (et même à 30cm du sweet spot) pour s'en convaincre.

Quand aux corrections d'amplitude, là, il est certain que c'est une déformation du signal direct, et autant je suis d'accord pour dire que dans le grave, le remède est efficace, autant au delà du grave, je pense que le remède a de grandes chances d'être pire que le mal (je parle bien entendu de la room correction, car la partie correction des enceintes n'est pas affectée par ce problème du signal direct pré-déformé pour corriger la pièce).

Pour la partie consommation de ressources informatiques, je conviens qu'il s'agit d'appréciations beaucoup plus subjectives et sujettes à controverse, et d'ailleurs, je ne les partage pas toutes, même si je respecte les avis de ceux qui entendent des différences chez eux.

Ensuite qu'on puisse préférer le rendu obtenu avec une correction à la mode JL.Ohl ou une autre, c'est une opinion qui se respecte également, mais c'est aussi une opinion, même si on peut se rassurer en regardant les courbes, tout comme l'opinion de ceux qui entendent des différences en changeant un fusible sur le PC du serveur...

(07-02-2021, 09:16 AM)audyart a écrit :
(07-01-2021, 11:29 PM)Fledermaus a écrit : Taquinerie mise à part et plus sérieusement, je suis d'accord sur les limites théoriques  de l'exercice que constitue le fait de corriger dans le domaine fréquentiel des défauts d'ordre temporel (traînage,  réflexions excessives...) - bien que la puissance des outils numériques et l'ingéniosité des concepteurs permette aussi de corriger ce genre de problème, typiquement en ajoutant un signal en opposition de phase atténué et décalé du temps de la réflexion

  Bonjour,

 Là où ça se complique un peu, c'est que le signal de correction en question va aussi se réfléchir, nécessitant une correction
secondaire.. qui va aussi se réfléchir... au final le calcul de la correction active d'une réflexion forme une série d'impulsions de corrections de ce type:
 
 [Image: re-flexion.png]

La parfaite synchro entre le signal direct et la correction n'étant rigoureuse qu'en un point unique de l'espace,
et suppose une "surdité" à l'espace 3D comme le signal réfléchi n'est pas "coaxial" avec le signal de correction.
Donc avec deux oreilles.. Wink

crd.

Parfaitement d'accord ! Il me parait impossible d'avoir une correction parfaite dans ce domaine, d'ailleurs Trinnov qui dit le faire, propose de choisir le nombre de réflexions qui sont prises en compte dans les calculs. Ceci montre bien que le résultat n'est pas garanti, mais devra résulter d'un compromis à l'écoute entre plusieurs maux, ce qui ne signifie aucunement que ce sera mauvais, mais ça peut expliquer que lorsqu'on peut se passer de correction numérique (room correction ici), le rendu puisse paraître plus "naturel" et "crédible".
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#8
Yo
(07-02-2021, 09:16 AM)audyart a écrit :  Là où ça se complique un peu, c'est que le signal de correction en question va aussi se réfléchir, nécessitant une correction
secondaire.. qui va aussi se réfléchir... au final le calcul de la correction active d'une réflexion forme une série d'impulsions de corrections (...)
La parfaite synchro entre le signal direct et la correction n'étant rigoureuse qu'en un point unique de l'espace,
et suppose une "surdité" à l'espace 3D comme le signal réfléchi n'est pas "coaxial" avec le signal de correction.
Donc avec deux oreilles.. Wink

Je n'en disconviens pas, c'est pourquoi j'écris :

(07-01-2021, 11:29 PM)Fledermaus a écrit : difficile toutefois, du moins pour un esprit aussi limité que le mien, d'imaginer que ce soit une panacée si souveraine que ça dans toutes les positions d'écoute possibles.

Cela dit c'est un peu le principe, tel qu'exposé notamment par Mitchco je ne sais plus où, qui permet de corriger numériquement le traînage - avec les limites légitimement évoquées - sinon quoi ?
A choisir, je suppose bien sûr que l'homme raisonnable préfèrera toujours un traitement passif compétent !
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#9
(07-02-2021, 09:24 AM)pda0 a écrit : Une petite pointe de mauvaise foi quand même Wink
Qui, moi ? Angel 

Citation :(...)
Alors je veux bien que pour la gestion des réflexions on puisse envoyer une onde en opposition de phase et décalée dans le temps pour qu'elle soit synchrone avec la réflexion à corriger, mais c'est une illusion de croire que cela va être valable en-dehors du point où a été réalisée la mesure. Il suffit de regarder le comportement des réflexions à différents endroits de la pièce (et même à 30cm du sweet spot) pour s'en convaincre.

On est d'accord sur les limites théoriques, v. supra - si quelqu'un veut bien me prêter un Amethyst pendant quelques semaines, je te ferai volontiers part de mes impressions concernant l'application pratique ! Propositions par MP, merci Big Grin

Citation :Quand aux corrections d'amplitude, là, il est certain que c'est une déformation du signal direct, et autant je suis d'accord pour dire que dans le grave, le remède est efficace, autant au delà du grave, je pense que le remède a de grandes chances d'être pire que le mal (je parle bien entendu de la room correction, car la partie correction des enceintes n'est pas affectée par ce problème du signal direct pré-déformé pour corriger la pièce).

Juste pour la discute, à un certain point la distinction correction de pièce / correction d'enceinte perd un peu de sa pertinence AMHA.
Il va bien sûr de soi, d'une part, que la conception des enceintes suppose une mise au point en conditions anéchoïques ou tendant vers l'anéchoïque afin que la chose s'adapte au mieux à son acoustique standard de destination ; de même, une pièce à l'acoustique traitée et aux défauts plus ou moins maîtrisés permettra à n'importe quelle enceinte correcte de produire un résultat satisfaisant à l'écoute. Il est donc nécessaire, bien sûr, que ces aspects soient pris en compte indépendamment l'un de l'autre.
Ceci étant, la perfection n'étant pas de ce monde et tous les cas de figure n'étant pas prévisibles, on ne peut exclure la persistance d'écarts significatifs à l'idéal théorique, à la courbe cible ou au référentiel normatif retenu, qui seront le produit de l'interaction de telle enceinte et de tel local ; ces écarts peuvent être mesurés, et pourquoi pas corrigés, sans nécessairement faire un tri analytique, si tant est que ce soit possible, entre ce qui relève de l'acoustique et ce qui est dû à l'enceinte - même si on sait qu'en dessous de 300 Hz on entend plutôt la pièce, et au-dessus, l'enceinte.
C'est là que réside, à mes yeux et jusqu'à nouvel ordre, la beauté du procédé MMM, qui prend en compte de manière rapide et fiable, et la réponse de l'enceinte dans l'axe, et l'énergie sonore rayonnée et renvoyée par la pièce dans la zone d'écoute au sens large, et non réduite à un sweet spot dont une correction fondée sur les mesures qu'on y prendrait serait dénuée de toute pertinence, voire nocive, 5 cm plus à l'ouest.
Dans ma modeste expérience, cette beauté est théorique et formelle - une courbe bien reproductible, régulière et fidèle au modèle théorique, c'est beau ! - mais pas seulement, et je suis même parfois surpris du naturel et de la fraîcheur de la musique que produit ma chaîne, pourtant pas si défectueuse jusque-là, du moins à mes oreilles - mais on entre là dans le domaine de la subjectivité psychomagique, alors je m'en tiens là ! Wink
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#10
(07-01-2021, 07:25 PM)pda0 a écrit : En résumé, je dirais donc que la correction numérique est une technique très performante pour corriger les défauts des enceintes et pour aider à l'adaptation d'enceintes dans une pièce, mais que son utilisation doit être réservée aux situations où l'on ne peut mettre en oeuvre un traitement passif adéquat et complet

Un traitement passif poussé ne résout pas les défauts intrinsèques des enceintes, fréquentiel, temporel,
qui peuvent être significatifs sur le résultat, et même en studio de mixage estampillé Dolby tralala grand luxe,
j'ai vu tripoter les dsp pour affiner l'équilibre obtenu à la position du mixeur.
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