Le son des grosses gamelles

[Nicoben]

Il y a une bonne dizaine d’années j’avais acheté un petit dac 16/44 artisanal basé sur une ancienne puce philips r2r, et l’écoute s’est faite sur des voix du théâtre en écoute de proximité sur des blocs single end basés sur des tubes montés dans les chars de la seconde guerre. Le tube en simple étage sur un 38/compression en écoute de proximité c’est quelque chose, et sans fatigue car amplification simple, pure, avec une maitrise de tous les registres dans la plus grande fluidité sans crispation. Un mode d’écoute à la japonaise au fond... l’effet de zoom sur la musique est incroyable, le ressenti physique unique. Mais souci, c’est une galère à équilibrer pour toutes les musiques un arsenal haut rendement comme cela, pour ces VOT c’était archi exceptionnel sur quelques pistes, et bien caricatural sur les autres

J’en garde néanmoins un souvenir fort sur ces quelques pistes, en particulier sur Uakti, Aguas da amazonia de Philip Glass. La sensation est celle de prendre une énergie pure de la tête aux pieds, de sentir l’enceinte vous souffler l’air dans la figure tel les éléments lorsque l’on est dehors. Grosse gamelle mais pas que: haut rendement, proximité, pureté et simplicité du montage électronique en amont, et l’on fait sans souci abstraction du local dans ces conditions improbables car l’on mange un pourcentage énorme de son direct. Les japonais ne sont pas fous, ils recherchent l’extrême immersion et la grosse gamelle fait partie du jeu, et le fait qu’elle ne descende pas trop bas et ne gonfle pas le grave comme un ballon est un bon point pour l’intégration en petite pièce, dix fois mieux qu’essayer de faire entrer une colonne moderne à petit hp dans une petite pièce.